L’intégrité des données : enjeux et scandales industriels

Enjeu crucial de fiabilité des données

Tout d’abord, l’intégrité des données (data integrity, DI) signifie s’assurer que les données sont correctes, complètes et fiables tout au long de leur cycle de vie. Pour cela, on s’appuie sur les principes ALCOA. Concrètement, le but est de garantir qu’aucune information ne puisse être perdue ou modifiée (de façon intentionnelle ou non) en mettant en place des contrôles appropriés selon la criticité des données, la complexité des systèmes/des opérations, et les risques.

 

Pourquoi s’y intéresser ? Les avantages sont multiples en termes de gain de temps, d’effort et d’argent, mais surtout en termes de prise de décision si basée sur des informations incorrectes ou lacunaires (incluant des déclarations mensongères basées sur des résultats falsifiés). Pour citer un exemple récent, dans la lignée de Volkswagen et du « Dieselgate » de 2015, de nombreux fabricants automobiles japonais ont été épinglés ces deux dernières années pour avoir falsifié leurs données de performance (notamment des tests de collision !).

 

Scandales DI en industrie automobile/deux-roues

Le scandale du « Dieselgate » a été révélé en septembre 2015 par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Ce scandale impliquait l’utilisation par Volkswagen d’un logiciel truqueur pour contourner les tests d’émissions polluantes de certains de ses moteurs diesel et essence (l’ordinateur de bord détectait les phases de test et activait un dispositif antipollution, ce dispositif restant inactif en fonctionnement normal).

Dans l’année qui a suivi d’autres constructeurs automobiles (comme Daimler) ont été épinglés par les autorités pour avoir également falsifié leurs niveaux d’émission polluante.

Au-delà du coup humain et financier (estimé à plus de 30 milliards d’euros pour Volkswagen), cette affaire a véritablement précipité le déclin du diesel et l’essor des moteurs propres.

 

Plus récemment, le scandale des certifications frauduleuses a impliqué des entreprises nipponnes (fabricants d’automobiles ou de deux-roues) comme Toyota, Mazda ou Suzuki. Le ministère des transports japonais a ainsi révélé l’usage de méthodes de test non conformes aux normes gouvernementales, ce qui a conduit à des données inexactes ou inadéquates dans les tests de protection des piétons et des occupants des véhicules, ainsi que dans les tests de collision.

Bien que toutes les sanctions n’aient pas encore été prononcées, les répercussions sur les marchés financiers ont été immédiates et la confiance des consommateurs envers ces marques a été ébranlée. À l’avenir, cette affaire pourrait entraîner des changements significatifs dans la manière dont les véhicules sont testés et approuvés, non seulement au Japon mais potentiellement à l’échelle mondiale.

Sanofi Cède 11 marques à Pharmanovia

Les médicaments acquis par Pharmanovia se concentrent sur quatre domaines thérapeutiques du SNC: les psycholeptiques, les anxiolytiques, les antiépileptiques et les antipsychotiques.

 

Parmi ces médicaments, le clobazam, utilisé pour traiter l’anxiété, avec ou sans troubles du sommeil, ainsi que certaines conditions psychiatriques. Le Gardenal, un traitement de l’épilepsie, Tercian pour les troubles psychotiques et certains types de dépression, ainsi que Stemetil, utilisé pour les vertiges, les nausées et d’autres affections, y compris la schizophrénie.

 

James Burt, PDG de Pharmanovia, a exprimé son enthousiasme quant à cette acquisition. Il souligne la confiance de Sanofi dans les compétences et l’expertise de Pharmanovia, en particulier en matière de neurologie et de gestion du cycle de vie des médicaments.

Il a également noté que cette acquisition renforce la position de Pharmanovia dans le secteur de la santé mentale et de l’épilepsie, comblant des lacunes importantes.

De l’autre côté de l’accord, Sanofi semble se réorienter, se retirant progressivement de ce domaine thérapeutique. En juillet 2022, l’entreprise a vendu deux portefeuilles de produits à Neuraxpharm, comprenant un total de 17 molécules réparties sur 38 marques, ce qui va dans le sens d’une réduction de la complexité de son portefeuille. Un an plus tôt, en juin 2021, Sanofi avait également vendu 16 produits de soins de santé grand public à Stada dans le but d’accélérer sa croissance dans d’autres domaines.

 

Cependant, Sanofi n’abandonne pas l’innovation médicale pour autant.

L’entreprise a récemment renforcé ses investissements dans les maladies rares et le diabète. En mai 2023, elle a conclu un accord de licence exclusif avec Maze Therapeutics pour un programme de glycogen synthase 1, qui est en cours d’évaluation pour le traitement de la maladie de Pompe. En mars 2023, Sanofi a acquis Provention Bio pour 2,9 milliards de dollars, obtenant ainsi les droits sur le médicament Tzield, qui vise à retarder la progression du diabète.

Ces mouvements stratégiques montrent comment l’industrie pharmaceutique évolue: avec des entreprises comme Pharmanovia qui cherchent à élargir leur empreinte dans des domaines thérapeutiques clés. Tandis que d’autres, comme Sanofi, réorientent leur stratégie pour se concentrer sur des domaines de croissance potentielle.

Le secteur de la santé continue d’être un domaine dynamique où l’innovation et l’adaptation sont essentielles pour répondre aux besoins changeants des patients.

Construction d’un nouveau site LIEBHERR

Le groupe allemand Liebherr a déclaré le mercredi 21 juin qu’il prévoyait d’investir 170 millions d’euros pour établir un nouveau site de production dans le parc industriel de Nambsheim qui fait partie de la zone économique EcoRhena développée après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.

Deux activités seront installées sur une emprise d’environ 47 hectares. La nouvelle infrastructure y produira d’une part des pièces mécanosoudées utilisées dans la fabrication de ses machines de terrassement, et y réalisera le prémontage et l’assemblage des cabines pour les mêmes engins.

Cette usine dont l’inauguration est prévue pour 2025, sera installée à une trentaine de kilomètres du site de production des pelles sur chenilles du groupe à Colmar et créera à terme 300 nouveaux emplois